samedi 7 octobre 2023

 Sans là-bàs


Je me lève parfois, en mesurant les pas
qui tracent derrière moi la ligne d'un combat
que je voudrais cassant, m'arrachant aux débats,
domptant les entrelacs, où s'affadit la voix.
La ligne dessinée me paraît assurée,
les revers écrasés consistent sous mes pieds,
le vivant aligné est comme désamorcé,
alors je crois marcher vers un lieu destiné.

Et puis je m'aperçois, en regardant deux fois,
que la voie parcourue n'est que trop bien connue,
que rien n'est entrevu qui n'était déjà su
qu'aucun déplacement n'est en somme advenu.
Tous ces points enfilés sont les mêmes revenus,
tandis qu'un écran plat m'offre panorama,
et  qu'en guise d'horizon, je me cogne aux néons.
Dans un piètinement, j'ai crû tracer sillon
mais à tourner en rond je devais mon aplomb.

Désormais je ne perçois nul tintement de voix
nul appel, au loin, n'ordonne mon canevas
et je n'entends plus rien que l'écho de mes pas
qui forcent le silence, sonnant avec fracas
sans qu'aucune symphonie ne résonne là-bàs.

mercredi 9 août 2023

 Inter-mi-temps


J'avais crû voir briller
Dans tes yeux maquillés
La lueur d'un éveil
Où je puisais merveilles
Je me tenais prostrée,
A ton regard, figée
Jusqu'à ce que secousse
Ne vienne à ma rescousse
M'envoie d'un pas dansant
Dans la valse aux tourments
J'avais crû bien des fois
A de réels émois
J'avais pensé parfois
Qu'il n'y avait plus que toi.
Mon retour dans le temps
Demeure intermittent
Dès lors qu'à mes tympans
Résonnent les battements
De ces rythmes soudés
En ces moments glacés
Où je me délectais
De mon être effacé
De ma voix suspendue
Dans l'écho attendu.

samedi 5 août 2023

 Les hommes ont soif ?

S'il me raconte un jour un lac
Je lui dirai ne t'en vas pas.
Il n'y a plus ni vue ni mer
Et l'eau ne me désaltère pas.
Je bois sans soif à mon trépas
Je m'illusionne de ces coups bàs
Je vais, je viens, je me questionne,
J'entoure le lieu de mes cent pas
Puis je navigue en biais, serpente
Retourne au point d'où je ne suis pas.
S'il me raconte un jour un lac
Je lui dirai reviens vers moi
Rejoins le lieu, je ne t'attends pas.

vendredi 4 août 2023

 A-Verso


Sur ce chemin, cahin-cahot
Je trotte au pas d'un nain pied-bôt
Sans rien savoir du bout des maux
Puis je m'élance vers le très haut
Et je trébuche, sur le carreau.
Pas de miracle, pas de joyaux
Que l'horizon pour seul crédo
Je m'impatiente à son pipeau
Qui m'abandonne à mon bourreau
Me tue, métrangle et, de facto
Me pointe à vue, toujours verso.

dimanche 12 septembre 2021

Principe de reversibilité


" Tout comme un sentiment de béatitude excessif annonce l'arrivée de la folie, 

l'impression de sécurité précède le choc violent de la défaite ". 

lundi 21 juin 2021

 La juste hauteur


Ne pas oublier de toujours bien se regarder 

à hauteur de ce nain qu'est l'homme...

samedi 1 mai 2021

 Patate chaude


Il en va de la singularité comme de la vérité. 

Tout un chacun s'en réclame, sans vraiment vouloir y toucher. 

Si par malheur elles vous incombent, 

elles vous resteront sur les bras, 

comme le fardeau dont vous serez continuellement chargé, 

vous, l'éternel pestiféré.

mercredi 30 décembre 2020

 Silence vivant...

" En effet, lorsque mon désespoir me dit : Perds confiance, car chaque jour n'est qu'une trêve entre deux nuits, la fausse consolation me crie : Espère, car chaque nuit n'est qu'une trêve entre deux jours [...]


Personne ne sait quand tombera le crépuscule et la vie n'est pas un problème qui puisse être résolu en divisant la lumière par l'obscurité et les jours par les nuits, c'est un voyage imprévisible entre des lieux qui n'existent pas [...]


Mais ma puissance ne connaîtra plus de bornes
le jour où je n'aurai plus que le silence pour défendre mon inviolabilité,
car aucune hache ne peut avoir de prise sur le silence vivant ".
 

(Stig Dagerman, Notre besoin de consolation est impossible à rassasier)

jeudi 19 novembre 2020

Lasse de pique : le rebut du rébus 





Les couleuvres que l'on avale goulûment
Nous sortent violemment par les yeux

Qui tente de nous tirer les vers du nez
N'attrape que langue d'Aspic


Langue d'Aspic,

As de pique, 

pic à glace, 

lasse de piques... 


 Ours'Un


samedi 31 octobre 2020

Personne ...


Personne ne te connaît
et quand tu meurs,
ils se glissent dans les manteaux,
pour t'ensevelir.


N'oublie jamais ça !


Personne n'a besoin de toi
et quand tu meurs,
ils battent le tambour
et tiennent leur langue.


N'oublie jamais ça !


Personne ne t'aime
et quand tu meurs,
ils enfoncent ton mal du pays
et le rentrent dans la terre.


N'oublie jamais ça !


Personne ne te tue,
mais quand tu meurs,
ils te crachent dans ta chope de bière
et tu dois payer.


Thomas Bernhard (Sur la terre comme en Enfer)

Tentacules !

Ou quand les temps t'acculent...


mardi 18 août 2020


Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit

 

Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit,
rien de ce tourment qui m’épuisait
comme la poésie qui portait mon âme,
rien de ces mille crépuscules, de ces mille miroirs
qui me précipiteront dans l’abîme.

 

Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit
que j’ai dû traverser à gué comme le fleuve
dont les âmes sont étranglées depuis longtemps par les mers,
et tu ne sais rien de cette formule magique
que notre Lune m’a révélée entre les branches mortes
comme un fruit du printemps.

 

Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit,
qui me chassait à travers les tombeaux de mon père,
qui me chassait à travers les forêts plus grandes que la terre,
qui m’apprenait à voir des soleils se lever et se coucher
dans les ténèbres malades de ma tâche journalière.

 

Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit,
du trouble qui tourmentait le mortier,
rien de Shakespeare et du crâne brillant
qui, comme la pierre, portait des cendres par millions,
qui roulait jusqu’aux blanches côtes,
au-delà de la guerre et de la pourriture avec des éclats de rire.

 

Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit,
car ton sommeil passait par les troncs fatigués
de cet automne, par le vent qui lavait tes pieds comme la neige.


Thomas Bernhard (Sur la terre comme en Enfer)

jeudi 16 juillet 2020

Contre-pied


" Ces bandits, les dieux, ne gagneront pas entièrement la partie - son idée était que les dieux, qui ne perdaient pas une occasion de meurtrir, contrecarrer, gâcher les vies humaines, étaient pris à contre-pied si, malgré tout, vous vous conduisiez avec classe."


(V. Woolf, Mrs Dalloway)

dimanche 12 avril 2020


Commençant, comme en sang...


"Si l'ange daigne venir, ce sera parce que vous l'aurez convaincu, 

non par vos larmes 

mais par votre humble résolution à toujours commencer, 

à être un commençant."


(Rainer Maria Rilke)

samedi 11 avril 2020

The mask 



Mais comment pourront-ils encore ajouter un masque aux masques ?
Ce masque-là les dévoile comme monstres en puissance
Appliquons, à jamais, les mesures de distanciation qui s'imposent !

M'éprouver...


"Pour que je me sois perdue, 
il aurait fallu que je fusse sûre de n'avoir plus besoin de moi."


(M. Sauvageot, "Laissez moi")

jeudi 27 février 2020

Sillon sonore


J'entends au loin, vaguement, 

tinter la glorieuse cloche de ces menues victoires

qui ont bâti pour moi la motte dérisoire 

d'où  je m'efforce encore, 

difficultueusement,

de m'arc-bouter. 

Ridicules combats, minuscules éclats.

Le son des camouflets 

retentit bruyamment

et c'est dans son écho 

que se module alors, 

imperceptiblement,

l'intonation criante de ma voix déchirée. 

Cassant temps
(Qu'à cent ans, le cas s'entend)


Qu'attendre ?
De ce qu'à tendre
Vers l'Un-fini réjoui
Me voilà reconduit
A ce qu'à (l'ex) cendres
Rien ne se produit
Que l'alangui cas tendre
Où tout redevient nuit

lundi 27 janvier 2020

Joue ta vie


Ne perds pas ta vie à poursuivre la vérité

Contente-toi de la jouer...

vendredi 27 décembre 2019

Brouillon de figure

Jusqu'ici je n'ai été que le brouillon de moi-même, et sans doute ne suis-je encore que l'ébauche de ce que le brouillage total de mes traits me permettra d'atteindre.


lundi 23 décembre 2019

Point limite


"Là où est le danger, là surgit ce qui sauve"


(Holderlin)

dimanche 27 octobre 2019

Vice de naissance

Etre engendré dans un ventre maternel nous condamne à mort.


mardi 9 juillet 2019

Sens unique


"Parce que l'honnêteté perce à jour l'abjection...


Mais l'inverse n'est pas vrai."


(G. Anders, La haine)

                                                   

dimanche 30 juin 2019

A mon ami, l'unique


Quelques trente cinq ans après toi, je reprends ces lignes que tu avais inscrites au dos d'une photo :



" Quant a celui qui lésine, affecte de la suffisance
Et tient la plus grande profession de foi pour un mensonge
Nous le pousserons vers la plus grande gène
Sa fortune ne lui servira a rien
Quand il sera précipité dans l’abîme."
( Sourate XCII, La nuit)


Je sais désormais qu il me faudra mentir, cacher, trahir pour honorer ma profession de foi et demeurer le "cœur pur". Vérité, colère, justice ne me seront plus d'aucune aide. 

Je n'aurai aucun ami, à part toi, le ciel ne me sera d'aucun secours, je ne me laisserai divertir par aucune illusion, ni traverser par aucun affects autres que ceux censés servir ma cause. 

Car je retrouve là une cause, une origine et une fin, et tout mon corps se dresse en sa direction.

dimanche 9 juin 2019

Maudit espoir !






A lutter obstinément contre le désespoir, j'en oubliais de me prémunir contre un mal bien plus néfaste encore, plus perfidement dégradant : 

l'espoir !


Le desepoir nous tient, et nous retient, sur la brèche. 

L'espoir nous amollit et nous destine à la chute.

samedi 4 mai 2019

Rage dedans


Le combat ne sera pas porté sur la scène, il ne sera pas mené bruyamment, par de tapageuses et vaines confrontations.
Il  ne sera que discrète démission, et rappel à soi de toutes les forces vives...

lundi 11 février 2019

Double farce !


Cette semaine encore, j'ai dû me compromettre avec le monde et participer de ses ignobles farces.
Ce qui me déçoit le plus, c'est que je ne parviens plus à en rire. La scansion du rire ne peut plus me séparer de moi-même et m'arracher, l'espace d'un instant, à cette mascarade.
Tout se passe comme si mon désarroi, mon écoeurement, ma colère, mon incroyance n'étaient encore que des effets de scène, comme s'ils signaient, au fond, mon adhésion profonde, mes liaisons secrètes avec le monde.  L'esprit de sérieux avec lequel je m'échine à  le démasquer, le débusquer, en dénoncer la duplicité,  m'inscrit de fait dans ce décor, que je ne fais que refléter, réfléchir à l'envi. 

Cet esprit de sérieux confine bien sûr au grotesque. 

Alors pourquoi ne pas consentir à ce grotesque, pourquoi ne pas me résoudre à m'y abandonner vraiment, à m'en imprégner, m'en revêtir, m'en repaître même, pour coopérer, collaborer avec le monde à le pousser dans ses plus absurdes penchants ?

dimanche 10 février 2019

"Où ?"


Devant moi, je ne vois rien. Derrière moi, le monde s'est presque totalement effondré, laissant  la scène à quelques spectres qui continuent d'y agiter ridiculement leurs hochets. 

Rien à gauche, rien à droite. En bas, rien ; rien non plus en haut.
Je m'épuise à provoquer des commencements, à faire surgir l'espace, le lieu de mon déploiement. Et tandis que je persiste à me cogner contre le monde, dans l'éspoir d'y creuser mon empreinte,  et pour entretenir le simulacre de mon existence, je bute, à chaque assaut, contre une myriade de façades en carton. Je me réalise alors coincée dans l'obscur cagibi d'une vie obstinément vouée à produire les signes de sa présence, sans jamais pouvoir l'habiter.



dimanche 13 janvier 2019

Fenêtre sur le monde





Tu parles d'un coup pendable !


Pour un simple sang de navet,


Juste le dernier des couards.


La colère m'étrangle,


Mais je regarde au loin,


Encore quelques cadavres à franchir.


L'avenir me sourit !



mercredi 2 janvier 2019

Masque mortuaire


"Nul ne vit. Les hommes sont des hasards. 

C'est leur masque qui parle, leurs visages se taisent.

Chacun tente de s'arracher à soi comme à un cercueil qui le hait et le retient."


(R. M. Rilke)

samedi 10 novembre 2018

Une vie à exécuter...



"La vie n'est rien que l'exécution d'une peine, me dis-je en moi-même, il faut que tu supportes l'exécution de cette peine. A perpétuité. La vie est un établissement pénitentiaire avec très peu de liberté de mouvement. Les espèrances se révèlent un faux raisonnement. Si tu es libéré, au même instant, tu entres de nouveau dans le même établissement pénitentiaire. Tu es un détenu et rien d'autre. Si on te met dans la tête que ce n'est pas vrai, écoute et tais-toi. Considère qu'à ta naissance, tu as été condamné à la détention criminelle à perpétuité et que la faute en revient à tes parents. Mais ne leur fais pas de reproches faciles. Que tu le veuilles ou non, tu as à suivre à la lettre les règlements qui règnent dans cet établissement pénitentiaire. Si tu ne les suis pas, ta détention criminelle sera aggravée. Partage ta détention criminelle avec tes codétenus mais ne te ligue jamais avec les surveillants"

(Th Bernhard, Le froid)



Avec pertes et fracas...





Toute notre vie, nous courons, comme des perdus, après des sensations infantiles : sensations d'être aimé, inconditionnellement, d'être protégé, secouru, de posséder même quelques puissances magiques ; et toute notre vie nous sommes voués à nous fracasser, par à coups successifs, contre les rocs de l'inhumanité, du désintérêt, de l'impuissance, de l'exclusion et de la simple exploitation de notre personne. 

Et ce jusqu'à ce que toute sensation infantile nous ait définitivement déserté, que notre désir de vivre s'en trouve radicalement épuisé. Alors il nous faut refonder notre existence, chercher une autre cause, nous abreuver à une autre source... 

Suivre le moindre petit ruisseau, nous satisfaire de gouttelettes.





mardi 6 novembre 2018

Les "coûte-pas-cher" ne valent rien !


Ils étaient encore là, hier, devant moi, exposant impudemment leur insignifiance. 

On les achète pour presque rien, les "coûte-pas-cher". Un simple simulacre de connivence, qui laisse accroire, "Moi, le Maître, je m'intéresse à toi" suffit à aveugler et retourner n'importe lequel de ces "mange-merde".

Tous poursuivent sans cesse, et sans réel égard pour quelque autre valeur, leurs tous petits intérêts. Dont le plus central, celui qui oriente en fait toute leur existence: se rendre intéressant aux yeux du plus intéressant des intéressants, l'intéressant entre tous, l'intéressant auto-proclamé !

Ne pointe t-on pas aux enfants, pour tenter de contrecarrer ce qui s'annonce déjà comme une nature funeste : "Cesse de faire ton intéressant !" ?

Peine perdue ! Il n'y aura jamais que cela qui les intéresse....

Sur les trottoirs....


Hier matin, croisé sur le trottoir une immondice peinturlurée !
On peut bien toujours tenter de se dissimuler derrière un masque coloré, 

cela ne fait pas oublier les relens de caniveau qui émanent de sa personne, 

et au final, on revêt, véritablement,  la tête de l'emploi !

samedi 3 novembre 2018

Ne jamais retourner au bal masqué...


Le choix d'avancer, seule. Chacun n'étant voué qu'à s'aimer soi-même.
Ce que l'on nomme, hypocritement, amour n'est que le déguisement, plus ou moins habile, plus ou moins perenne, d'une écoeurante exploitation de l'autre, à ses propres fins.

jeudi 1 novembre 2018


Répugnante accommodation


"La sentimentalité de ces gens, qui leur rend tout si commode, 

est le malheur du monde"


(Th Bernhard, Extinction)

samedi 20 octobre 2018

Démasqué !


"Les personnes cessent de nous plaire quand nous n'avons plus de secrets pour elles."


(S. Ocampo, Sentinelles de la nuit)

A contretemps...


"Nous obtenons tout ce que nous voulons, 

anachroniquement."


(S. Ocampo, Sentinelles de la nuit)

lundi 8 octobre 2018

En-saignement

"C'est seulement quand la tête saigne
que la couronne trouve sa véritable assiette"


(Th Bernhard, Simplement compliqué)


samedi 22 septembre 2018

Lot de consolation ?


"Aussi certaine que soit la mort, elle ne nous console pas d'être vivants, 

comme la vie ne nous console pas de la mort, aussi vivants que nous soyons."


(S. Ocampo, Sentinelles de la nuit)

dimanche 9 septembre 2018

A la faveur d'un désamour...


"Les faveurs que nous font les personnes que nous n'aimons pas 

se transforment en clés qui ouvrent les portes closes de notre intimité"


(S. Ocampo, Sentinelles de la nuit)

Et souvent la faveur consiste dans le désamour même...

lundi 20 août 2018


Crime inavoué



Tout semble les bousculer, presque les affecter,
mais rien ne les dérange, véritablement.
Assignés à demeurer, 

non conscients d’être rivés 

au si lourd collier des plates vérités 

qu’ils tentent de masquer sous le spécieux prétexte 

de leurs tâtonnements.

Que de doutes apparents, et d’humilité feinte 

pour tenter d’occulter l'exquise commodité 

de leur inqualifiable désengagement.

Confinés, dans l’exigu carcan des motifs en carton

jamais ils n’outrepassent les trop proches con-fins 

de leur indécrottable subordination ;
voués à se repaître de triviales opinions
dont ils se parent, se vêtent, jusqu’à sembler lestés
du tranquillisant poids de la normalité.
Ainsi peuvent-ils en force, en toute impunité
torpiller tout élan, déjouer à chaque instant,
tout risque d’émergence du féroce vivant.


mercredi 25 juillet 2018

Anti-vautour


Pas même un charognard, pas même un existant 

qui s'abreuve et s'enivre 

au festin des dépouilles.


Tout juste ce cadavre,

qui se sustente des vivants,

l'Anti-vautour,  le vrai connard.


Définitivement, 

l'anti-vautour ne vaut pas le détour


LVRACONNARD


Crime imparfait !


Me voilà assise là, 

parmi eux,

Dépitée, décentrée, déportée de moi-même.

J'essaie de reproduire les gestes,

de simuler les rictus,

les sourires,

de mimer les grimaces,

de dire les mots, les mots des autres...

Pourtant j'échoue encore à m'effacer totalement,

j'y suis, malgré moi,

emportée par mes detestations,

mes indignations,

mes  inadéquations

Le meurtre demeure imparfait,

et je reste là,

empêtrée de mon être !

A l'abri dans "le palais de cristal"...


Qu'ils se repaissent de mes blessures...

de toutes les blessures 

étrangères.

Qu'ils se rassurent, ils sont heureux, oui, tellement heureux, 

bienheureux...

Qu'ils savourent enfin leur privilège, 

le bonheur d'être morts, 

protégés,

exemptés d'une existence !

jeudi 24 mai 2018

Volte face, en pleine face





" Longtemps nous ne voyons qu'un côté d'une personne parce que, par instinct de conservation, nous ne voulons pas du tout voir l'autre côté, pensai-je, 

jusqu'au moment où, subitement, nous voyons tous les côtés de cette personne 

et alors, nous sommes écœuré, pensai-je"


(Th Bernhard, Des arbres à abattre)

dimanche 22 avril 2018

Décomplexé !


"Quand il y a tant de bêtise
avoir peur est pervers mon enfant"



(Th Bernhard, Les apparences sont trompeuses)

samedi 21 avril 2018

Amour infini...


"L'amour, c'est l'infini mis à la portée des caniches"


(L.F. Céline)

jeudi 22 mars 2018

Accord discordant



" La seule façon de nous trouver en accord avec la vie, 

c'est d'être en désaccord avec nous-mêmes."


F. Pessoa (Le livre de l'intranquillité)

Sur le droit chemin ...


Rejoindre le chemin qui se dessine au fil de mes pas 

et que je défriche et déchiffre en marchant. 

Ressaisir le sens de ce qui se trouve sans être cherché, 

ce dont la recherche même annule la trouvaille. 

Consentir à ce qui vient, 

qui n'est pas le tout venant 

mais ce qui vient à ma rencontre, 

me débusque et me fait émerger à moi-même 

dans un tranquille étonnement.

lundi 12 mars 2018

Écorchés vifs...



"Le mensonge allonge les oreilles, la vérité les écorche"



(Proverbe corse)

vendredi 9 mars 2018


L'heure du crime... 


"L'heure est peut-être venue pour moi 
de faire l'unique effort de regarder ma vie. 
Je me vois au milieu d'un désert immense. 
Je surgis de ce que je fus hier intensément, 
j'essaie de m'expliquer à moi-même 
comment je suis arrivé là où je suis." 



(Pessoa, le livre de l'intranquillité)

lundi 5 mars 2018